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L’Actu croquée par Latuff

juillet 28, 2011

Liberté de parole dans les médias, liberté d'informer... L'animatrice TV Dina Abdel-Rahman, vue par Carlos Latuff

L’animatrice TV Dina Abderrahman virée pour avoir contrarié des généraux à l’antenne de Dream TV

A peine son show “Sabah Dream- Dream’s Morning” terminé, dimanche 24 juillet 2011, Dina Abderrahman est virée par Ahmed Bahgat, propriétaire de la chaine privée Dream Satellite channel  T.V. (connu pour ses connivences passées avec l’ex-PND, le parti de Hosni Moubarak)

Le tort de l’animatrice vedette ? Tout d’abord, elle a invité Khaled El Belashy, le rédac’ chef du site Al Badeel pour commenter l’actualité marquée par les affrontements de la veille dans le quartier d’ Abasseya au Caire, lors d’une manifestation en direction du siège du Conseil suprême des forces armées. Puis elle a cité un article de Naglaa Badir du tout nouveau journal Tahrir News.

Cet article critique le général Hassan al-Rowainy pour ses accusations à l’encontre du Mouvement du 6 avril, qui d’après lui recevrait des fonds de l’étranger pour saper l’autorité de l’État. Elle a ensuite dialogué en direct au téléphone avec le général à la retraite Abdel Moneim Kato, qui a qualifié la journaliste Naglaa Badir de « subversive », voire de « saboteuse », avant de conseiller à l’animatrice d’inviter dorénavant des gens plus « responsables » (lire ici).

Au nom de la liberté de la presse, Dina Abderrahman a alors demandé à son interlocuteur de fournir des preuves de ce qu’il avançait, tout en le titillant pour savoir qui seraient, selon lui, ces invités plus « responsables »… (lire encore ici)

Suite à son éviction, Dina Abderrahman a reçu de nombreux soutiens, dont celui de ses collègues de travail de Dream TV 2, et de l’ANHRI ( Arabic network for human rights information) qui s’insurge contre cette mesure expéditive contraire aux valeurs de liberté et de démocratie portée par la révolution du 25 janvier, et qui demande au CSFA de reconsidérer les déclarations poussant certains militaires  à attiser les tensions.

Face aux attaques du CSFA et des médias officiels, la solidarité avec le Mouvement du 6 avril et avec les défenseurs de l’information libre et indépendante

En effet, les communiqués n° 69 et 70 du CSFA ont pour la première fois directement mis en cause le Mouvement du 6 avril, ainsi que des blogs ou sites internet, pour tentatives de division entre le peuple et l’armée. La blogosphère a aussitôt réagi, une page Facebook « Nous sommes tous le mouvement du 6 avril » a été lancée. Et Egyptian Chronicles de s’interroger : « Devons-nous nous attendre au blocage d’internet ou quoi ? »

Simultanément, la TV d’État égyptienne accrédite la thèse d’un Mouvement du 6 avril lié à l’étranger, notamment en publiant une photo de son porte-parole Mohamed Adel un fusil d’assaut à la main. D’après la TV, cette photo aurait été prise lors d’un entraînement en Serbie. Or, vérification faite, il s’agit d’une photo prise lors d’une visite de solidarité avec Gaza en 2008. Plus que jamais, les Égyptiens en ont marre des mensonges de la TV d’État, et réclament « la purge des médias » et la liberté d’informer. Ils l’ont encore redit haut et fort lors de la manifestation du 23 juillet, en passant devant le siège du journal gouvernemental Al Goumhourreya, comme le relate Yassin Gaber dans ses « Chroniques d’un sit-in » sur Al Ahram online. Au risque de nouveaux heurts ou arrestations, comme ce fut brièvement le cas pour le blogueur Amr Gharbeia, relaché depuis.

Mogniss H. Abdallah
2 commentaires leave one →
  1. Mogniss permalink
    août 1, 2011 11:27

    Sur la suite de l’affaire Dina Abdel-Rahmane, lire aussi :

    Sacking of TV host raises fears of self-censorship in private media :

    http://www.almasryalyoum.com/en/node/481370

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  1. Pages blanches contre censure militaire de la presse en Egypte «

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